Ce qu’on appelle la voie dorée (« gold road ») est fortement soutenue par le Royaume Uni, suite au rapport Finch. Le Gold Open Access désignait traditionnellement des publications éditées (revues, livres) en libre accès. Progressivement, cette définition a été détournée pour se résumer à un seul modèle économique, celui de l’“auteur-payeur”. Ce modèle se développe rapidement et impose le paiement, par les auteurs, leur centre de recherche ou leur organisme de financement, de sommes variables pour couvrir les frais d’édition (entre 1000$ et 5000$ par article). Ce mécanisme, généralisé dans certaines disciplines, ne nous paraît pas le plus favorable au progrès de la science :
il relie la capacité à publier à la capacité financière du chercheur, de son laboratoire ou de son établissement ;
il comporte, dans son principe, une incitation pour les éditeurs à augmenter le nombre de publications, alors que leur mission et leur modèle économique reposaient traditionnellement sur une sélection des meilleurs articles ou livres ;
l’écosystème éditorial en vient à dépendre d’une relation trop exclusive entre l’auteur, ou plutôt l’institution qui le finance, et les éditeurs. Se retrouvent dès lors marginalisés les représentants de lecteurs, notamment les bibliothèques, qui, dans le modèle traditionnel, réalisent des choix dans l’offre éditoriale.